Le Douzième Silence – Une légende oubliée entre roche et cœur

Un poème narratif entre mythe et émotion, où l’on découvre la légende d’un amour inavoué, inspirée par les grottes d’Héraclès. Le Douzième Silence explore la fragilité des hommes, la force des silences et la beauté tragique des amours inachevés.

Mounia Hattab

5/24/20251 min read

Il existe des histoires que personne n’ose raconter. Des silences plus puissants que mille mots. Ce texte est né quelque part entre la mer et la pierre, là où le mythe d’Héraclès rencontre les failles humaines. À lire lentement. À ressentir profondément.

Le Douzième Silence
Légende des amours inachevés

On dit qu’il existe une grotte à flanc de mer,
où le vent n’apporte plus les marées,
mais les regrets.

C’est là qu’un homme — ou peut-être un demi-dieu —
aurait laissé passer l’amour de sa vie.
Non par cruauté.
Mais par vertige.

Il l’avait vue.
Elle.
Passagère de lumière dans ses ténèbres apprises.
Ils avaient parlé, de ces choses qu’on ne dit qu’une fois dans une vie.
Pas de promesses. Mais des éclats d’âme échangés,
comme deux feux qui se reconnaissent sans se consumer.

Elle l’a aimé.
D’un amour humble, sans conquête.
Lui… nul ne sait s’il a aimé.
Mais il s’est tu.
Et ce silence fut son dernier combat.

Il avait vaincu les bêtes, les rois, les douleurs.
Mais face à un cœur tendre,
il a fui.
Comme un Héraclès moderne,
portant l’univers mais incapable de porter un regard sincère.

Depuis, les vagues cognent la roche.
Pas pour l’user.
Mais pour réveiller l’écho de ce qu’ils n’ont pas vécu.

Et parfois, quand la mer frappe la pierre,
ce n’est pas l’eau qu’on entend,
mais le battement manqué de deux cœurs
qui, quelque part, avaient rendez-vous avec l’éternité.
Mais ne se sont jamais touchés.

Car nul fardeau ne pèse plus lourd
que l’amour qu’on a laissé fuir
par peur de se révéler humain.

Et dans cette grotte sculptée par les absences,
le silence n’est pas vide.
Il est mémoire.
Il est cri que nul n’entendra jamais.
Là où l’amour n’a pas eu lieu,
le mythe commence.